Un troupeau de chèvres dans les Pyrénées

Taine Hippolyte



Souvent, pendant une demi-heure, on entend derrière la montagne un tintement de clochettes : ce sont des troupeaux de chèvres qui changent de pâturage. Il y en a quelquefois plus de mille. Au passage des ponts, on se trouve arrêté jusqu’à ce que toute la caravane ait défilé. Elles ont de longs poils pendants qui leur font une fourrure ; avec leur manteau noir et leur grande barbe, on dirait qu’elles sont habillées pour une mascarade. Leurs yeux jaunes regardent vaguement avec une expression de curiosité et de douceur. Elles semblent étonnées de marcher ainsi en ordre sur un terrain uni. A voir cette jambe sèche et ces pieds de corne, on sent qu’elles sont faites pour errer au hasard et pour sauter sur les rochers. De temps en temps, les moins disciplinées s’arrêtent, posent leurs pattes de devant contre la montagne, et broutent une ronce ou une fleur de lavande. Les autres arrivent et les poussent ; elles repartent la bouche pleine d’herbe et mangent en marchant.



Naissance: 1828
Décès: 1893


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