J'aime le son du cor, le soir, au fond des bois,
Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois,
Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille,
Et que le vent du nord porte de feuille en feuille.
Que de fois, seul, dans l'ombre à minuit demeuré,
J'ai souri de l'entendre, et plus souvent pleuré !
Car je croyais ouïr de ces bruits prophétiques
Qui précédaient la mort des Paladins antiques.
Souvent un voyageur, lorsque l'air est sans bruit,
De cette voix d'airain fait retentir la nuit ;
A ses chants cadencés autour de lui se mêle
L'harmonieux grelot du jeune agneau qui bêle.
Une biche attentive, au lieu de se cacher,
Se suspend immobile au sommet du rocher,
Et la cascade unit, dans une chute immense,
Son éternelle plainte au chant de la romance.
Ames des Chevaliers, revenez-vous encor ?
Est-ce vous qui parlez avec la voix du Cor ?
Roncevaux ! Roncevaux ! Dans ta sombre vallée
L'ombre du grand Roland n'est donc pas consolée !
Ce texte convient aux âges/niveaux suivants:
Nombre de mots | |
Mots très fréquents | |
Mots moins fréquents | |
Pourcentage |
Wikipédia sur Vigny
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_de_Vigny
Interprétation chantée
https://www.youtube.com/watch?v=ciFxchaw4Jo
Interprétation par Charles Trenet
https://www.youtube.com/watch?v=4_BavGnbmKM
Autre interprétation
https://www.youtube.com/watch?v=cRQUTLNSAw0
Cors de chasse à Novel
https://www.youtube.com/watch?v=K8b9iBm27hE
Chant sur le cor
https://www.youtube.com/watch?v=bgfMYAQRG9I